De moi à vous

Aie confiance …

                                             

Aves la crise que nous continuons de traverser, il faut reconnaitre que la confiance a été mise à mal. Confiance en politique (au sens étymologique), confiance en la médecine, confiance en autrui etc…C’est là d’ailleurs une des causes des manifestations qui continuent de se faire entendre tous les samedis, cette crise de confiance.

Je ne vais pas évoquer ici cette crise de la confiance qui chapeaute toutes ces colères, mais une confiance plus individuelle, à mon niveau.

Le mécanisme intérieur qui conduit à accorder ma confiance est assez subtil et donc long. Pas «subtil » dans le sens où il serait difficile à comprendre, « subtil » dans son mécanisme, fin si on veut.

Avant d’accorder ma confiance c’est-à-dire de me fier à quelqu’un, j’ai besoin de le connaitre, de savoir s’il pourrait avoir un quelconque intérêt à me nuire ou à me mener en bateau. La confiance se construit dans le temps, mais peut aussi jaillir spontanément car d’autres signaux sont présents et nous guident : le ton de la voix, la capacité à regarder dans les yeux, la trop grande mobilité du visage. Dans la vie courante, j’oscille en permanence entre confiance et défiance et il est rare que ma vigilance soit tout à fait endormie.

Mais si j’analyse de plus près le fonctionnement de la confiance, un critère est essentiel : celui du degré de proximité ou d’éloignement. Ainsi on serait tenté de dire qu’il y a une sorte de baisse distancielle du taux de confiance dont le principe est souvent rappelé aux enfants « Méfie-toi des inconnus ». Cela ne signifie pas que nous nous reposons aveuglément sur nos proches et qu’aucun d’eux n’est susceptible de nous trahir, mais au moins savons-nous à qui, parmi nos parents, nos amis, il vaut mieux ne pas confier un secret embarrassant.

Jadis on ne déménageait pas constamment, on ne voyait finalement que assez peu de nouvelles personnes. Tout le monde connaissait tout le monde, la question de la confiance était donc comme réglée d’avance. L’étranger était considéré comme imprévisible et indéchiffrable.

Aujourd’hui il en va différemment. Nous côtoyons quasiment tous les jours de nouvelles personnes au travers des réseaux sociaux, des sites de rencontres, dans la vie de tous les jours. Chacun à l’intérieur d’un même foyer correspond en permanence, via des mails, des SMS et ces réseaux, avec une multitude de personnes très éloignées, parmi lesquelles des amis, des amants, des maitresses, pas mal d’inconnus aussi. Il est désormais par ailleurs courant d’habiter dans un lieu où on n’a pas de racines, où on ne connait donc personne.

C’est pourquoi nous avons rompu avec le schéma traditionnel et la distribution de notre confiance est devenue plus aléatoire.

Alors c’est foutu ? Non, car je crois en l’effet réversif de la confiance c’est-à-dire que si quelqu’un m’accorde sa confiance, j’ai envie de me montrer digne de cette forme d’estime ; j’ai donc tendance à lui donner ma confiance en retour.

La confiance de l’autre suscite en retour la confiance chez moi. Descartes considère cette attitude comme noble. Plus je fais confiance, plus je jouis de cet affect qui me rend optimiste et me donne une assise dans le monde.

A bon entendeur ! 😊

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