
« Fragile comme l’amour »
Le titre de ce billet je le dois à une phrase de Nicolas de Staël : « Ma peinture je sais ce qu’elle est sous ses apparences, sa violence, ses perpétuels jeux de force, c’est une chose fragile dans le sens du don, du sublime. Fragile comme l’amour »
Cet automne le Musée d’Art Moderne de Paris nous propose une exposition bourrée d’inédits qui met en lumière toute la complexité d’une peinture en constant renouvellement.
J’ai choisi pour ce billet de m’intéresser à la dernière partie de l’oeuvre de ce peintre, celle où il travaille dans sa maison de Ménerbes sur les hauteurs du Luberon. Peut être parce qu’il parle de la lumière comme personne « au bout d’un moment la mer est rouge, le ciel jaune et le sable violet » traduisant par là non pas l’aveuglement qu’on peut ressentir au trop de lumière, mais ce vertige qui saisit alors devant les couleurs, les amène par leur influence à les confondre sans les mêler.
Les toiles de cette période sont pour moi un véritable éblouissement. Il faut dire que j’aime les applats de couleurs qui s’étirent, ce moment où elles se soudent, dans une rupture brutale de tonalité tout en continuant à coéxister harmonieusement.
Et puis, le peintre, l’homme, ne laisse pas indifférent. C’est aussi à cette période qu’il entame une liaison passionnelle avec son dernier grand amour : Jeanne Mathieu « Tout ce que je sais de grand sera anéanti par un seul sourire de Jeanne »
Il s’ensuit une série de tableaux inspirés par Jeanne, des nus époustouflants, silhouettes féminines réduites aux formes essentielles et dévorant tout l’espace dans de forts contrastes de couleurs.
Je vous laisse regarder, ma prose est pâle devant cet absolu coloré


