Je ne rêve que de vous

C’est peu de dire que j’ai adoré ce film de Laurent Heynemann avec Elsa Zylberstein, Hippolyte Girardot et Emilie Dequenne .

L’histoire d’amour entre le vieux leader socialiste Léon Blum et Jeanne Reichenbach, jeune fille rangée de la haute bourgeoisie juive parisienne . Elle a seize ans, lui près de trente ans de plus. Jeanne gardera longtemps pour elle le secret de cet amour d’adolescente. Elle se marie deux fois. La première avec le mirobolant avocat Henry Torrès, la seconde avec Henri Reichenbach qui l’aime, mais sans retour. Car Jeanne n’a qu’un seul amour, celui qu’elle éprouve pour Léon Blum et c’est dans le grand désarroi de la défaite de 1940 qu’il lui sera donné de le vivre enfin – ils se marieront en 1943 à Buchenwald.

Le film retrace l’histoire de leur amour et des épreuves qu’ils traversent ensemble jusqu’au retour de Buchenwald.

Dévouement sans faille de cette femme, merveilleusement incarnée par Elsa Zylberstein pour cet homme auquel elle donne tout, pour lequel elle abandonne tout, sans s’abandonner elle-même pour autant.
J’aime ces histoires de femmes qui pourraient être de l’ombre et qui sont dans lumière, qui jamais ne renoncent dans cette conviction qui est la leur d’être à leur place.
Cet attachement viscéral à ce qu’elles ressentent au fond d’elles-mêmes.
J’aime cette fragilité et cette force mêlées, ce chemin qu’elles suivent sans faillir ou si peu, ces difficultés qu’elles surmontent avec la rage au coeur
Je partage cette sensibilité qui ne triche pas, cette force d’avoir la conviction, la certitude d’être dans le juste, de tracer sa voie en dépit des obstacles.
Il y a chez les femmes et c’est peut être lié à la maternité une volonté et un désir de vie, d’aller au bout de ce qu’elles portent en elles, plus forts que tout.
On a alors l’illusion absolument délicieuse d’un destin maitrisé
C’est magnifique.