L’amour ressemble à un dimanche
Pardonnez moi de vous infliger des re-dites mais ce billet vous ne le relisez pas et personnellement je l’adore. Cette tentative de donner du sens à un titre d’une chanson, d’imaginer, hypothétiser, délirer, échafauder, baguenauder, sourire me séduit. Promenons nous dans la phrase comme si nous étions dans les collines du Garlaban, jouons avec le sens et le non sens, étonnons nous des mots.
Souvent les paroles des chansons n’ont aucun sens et en fait peu importe pourvu qu’il y ait l’ivresse, une forme d’ivresse.
Alors ? L’amour ressemble à un dimanche ?
L’amour serait donc une sorte d’accalmie dans le temps, une pause bienfaisante ou une période d’ennui, de poulet grillé, de rôti faisandé, de gâteau meringué, un temps de recueillement dans des églises quasi vides et froides, l’amour serait peut être le moment de la confession à demi-mots, celui du pardon, celui du partage en famille dans cette générosité-là du « tous ensemble » , ou bien un moment de torpeur, de sieste, l’amour serait alors un engourdissement des sens et non leur éveil, l’amour aurait la bouche ouverte et respirerait doucement, l’amour serait la tête enfarinée de ces siestes trop longues mais l’oeil brillant, l’amour un moment d’ivresse et le vague mal au cœur qui va avec, l’amour serait alors le cœur au bord des lèvres, la jupe toute froissée, les chaussettes dépareillées, l’amour serait bavard ou ressemblerait à l’ennui des dimanches soirs, l’amour serait le marché fait ensemble, la cuisine faite ensemble et la sieste faite ensemble, l’amour serait donc « l’ensemble », l’amour serait le film idiot des soirées devant la télé, l’œil vaguement clos, l’amour ressemblerait à la pizza du dimanche soir : grasse et dégoulinante, l’amour serait une promenade dans la forêt ou la garrigue en faisant « han han » avec un sac lourd sur le dos, un bagage hétéroclite de mouchoirs usagers, de petits mots raturés, déchirés, tremblants, de souffrances et de beaucoup de joie, l’amour serait la tendresse d’une main autour d’une taille dans la balade, un fond de musique jazzy, un pas de danse esquissé, des couleurs retrouvées. L’amour serait la visite d’un musée, l’émerveillement devant les toiles, la découverte, le regard qui va des toiles à l’autre, là, la main qui cherche la sienne, le visage sur une épaule, l’amour serait la nuit qui tombe trop vite, les bouches si près d’un baiser, les corps emmêlés.
Alors oui, l’amour ressemble un peu à un dimanche et… elle a mis sa robe jaune