L’herbe serait-elle plus verte ailleurs ?
Je reste sur cette idée du « Il faut cultiver son jardin » du précédent billet, cette idée de trouver autour de soi et en soi ce sentiment qui accroit l’intensité de l’existence, la justifie et fait sens pour aller vers cette question de l’herbe, ailleurs.
On connait tous l’adage qui dit que « l’herbe est plus verte ailleurs ». Adage qui motive, donne l’élan pour aller voir ailleurs. Combien d’histoires d’amour, d’amitié, combien de départs, de fuites en avant ont souffert de cette croyance que ailleurs l’herbe serait plus verte, le monde meilleur, l’autre plus aimant, etc . Combien de passions tristes comme la jalousie, sont nées de ce regard envieux que nous portons sur les autres qui forcément ont une vie plus passionnante que la nôtre, une relation plus sincère, épanouissante, aimante? Combien de fois avons-nous imaginé, sur les réseaux sociaux, dans cette mise en scène de soi qu’ils constituent, la vie idéalisée qu’il nous était donné de voir chez ces « amis » ?
Combien de fois avons-nous confondu le réel et l’imaginaire et fabriqué cet imaginaire de manière à ce qu’il corresponde à tout ce vers quoi nous aimerions tant tendre ? Combien de fois cette vision de ces possibles, de ces images, chez les autres nous a t’elle renvoyés à nos réalités que nous trouvions alors bien insipides ?
C’est que nous confondons l’imaginaire et la réalité. Au lieu de nous projeter dans des ailleurs dont nous ne percevons que ce qui nous fait du mal, ce qui pourrait nous manquer, regardons notre réalité et rendons la plus belle.
L’herbe ailleurs, ce que nous en percevons, voulons voir, ce qui nous est donné à voir n’est qu’illusion, mirage.