Un peu de moi

Où pourriez vous m’emmener ?

C’était, ce panneau d’autoroute, une performance de Sophie CALLE et d’autres artistes faite en 2014 qu’on pouvait voir au BAL à Paris intitulée de cette jolie phrase :  » S’il y a lieu, je pars avec vous  » ( Voyages imaginaires, décalés, poétiques, trash, picturaux autour d’une certaine vision de l’autoroute )

Ici et maintenant, je voudrais dire mon envie de partir, de bouger, de voyager. Confinée, je rêvais de sortir de l’appartement, déconfinée, je rêve de dépasser les 100kms…De croquer la vie à pleines dents ….Ainsi va le monde.

Et donc où ?

  Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.  Rimbaud

Les noms de certaines villes me font rêver. Ils trottent dans ma tête, les uns derrière les autres et leurs sonorités, leurs consonances font jaillir un ailleurs.

 » C’était à Megara, faubourg de Carthage dans les jardins d’Hamilcar  » ainsi commence Salammbô de Gustave Flaubert.

On y est… Samarcande, Nijni-Novgorod, Tombouctou, Parme, Chiang Mai, Petra, Buenos Aires, Varanasi, Lhassa, La Havane, Saint Petersbourg, Prague, Bratislava… Paris et tant d’autres…

Mais aussi les textes écrits à propos de ces villes, ceux de Françoise Sagan par exemple, que le magazine  » Elle  » envoie en reportage en 1954. Courts textes édités dans la collection  » Les cahiers de l’Herne « .

New York, Naples, Capri, Venise : destinations alors d’écrivains, de dilettantes, d’assoiffés de vie et d’imprévus. Sagan rapporta de ces paysages de carte postale de petits textes merveilleux.  

Elle comprend tout et parvient à saisir l’esprit de chaque lieu en quelques phrases lumineuses.

New York : «Ce n’est pas une ville familière, c’est une ville vorace et tendue. Nulle place pour le flâneur. New York a ses dieux: le jour, ce sont l’ordre, l’instinct grégaire, l’argent, l’avenir; la nuit, ce sont l’argent toujours, l’alcool, la solitude.»

Naples : là règne «quelque chose qui vous force à partir avant qu’il ne soit trop tard et que l’on soit obligé d’y rester et de consacrer sa vie à y être heureux sans rien faire».

Capri: «La première chose importante semble de fuir la foule

Venise, enfin: «Pas une ville ne ressemble plus à l’idée qu’on s’en fait, pas une ville ne déçoit moins.»

Françoise Sagan a des yeux magiques.

Car tout est affaire d’esprit :

La vision du monde dépend de l’imaginaire et des rêves de chaque voyageur. L’écrivain André Suarès écrivait à ce propos : « Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une œuvre d’art : une création (…) Les pays ne sont que ce qu’il est. Ils varient avec ceux qui les parcourent (…) Un homme voyage pour sentir et pour vivre. A mesure qu’il voit du pays, c’est lui-même qui vaut mieux la peine d’être vu. Il se fait chaque jour plus riche de tout ce qu’il découvre. Voilà pourquoi le voyage est si beau, quand on l’a derrière soi : il n’est plus et l’on demeure ! C’est le moment où il se dépouille. Le souvenir le décante de toute médiocrité « .

Vivement que reprennent les voyages ! Impérieuse nécessité de vibrer à nouveau 🙂

Dominique Mallié

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