De moi à vous

Quand la philo nous fait du bien !

Depuis quelque temps je suis comme vous, je suis submergée par des émotions diverses, qui suivent au final ce qu’on entend dans les informations qui pour le coup, elles, sont dénuées d’émotions.


Or nous n’avons aucun pouvoir sur l’information, sur toutes les infos qui nous sont données, aucun pouvoir sauf de débrancher et de vivre dans une ignorance toute relative. Les informations finissant toujours par arriver à nous là où on ne les attendait pas.


Aussi ai-je décidé, en tant que prof de philo, de convoquer les philosophes et de chercher chez chacun d’eux ce qui va nous faire du bien. Petit pas de côté pour trouver un apaisement, une énergie, une autre manière de considérer les choses.


Que nous auraient dit, en ces circonstances que nous vivons, les uns et les autres ?


Spinoza : Vous avez compensé en craquant pour 300 euros de fringues dès que les boutiques se sont réouvertes ? Qu’importe, vous montrez par là, en assouvissant un désir compulsif que vous êtes encore animés d’une formidable pulsion de vie !


Nieztsche : Laissez sortir de vous le surhomme ( ou la surfemme, ça marche aussi au féminin) Si  » Dieu est mort  » , vous n’en êtes pas pour autant nihiliste, ou plutôt vous êtes dans un nihilisme actif et cherchez, à votre mesure, comment vous dépasser dans les limites des non-autorisations. Vous creusez votre sillon et croyez en vous.


Heidegger : Vous êtes terrorisés à l’idée de tomber malade et éventuellement de mourir ? Heidegger vous explique que la mort fait partie de la vie. Mieux, cette échéance définit notre être sur terre et nous oblige à nous focaliser sur l’essentiel. Selon lui, seule une conscience active de la mort peut inciter l’homme à mener de grands projets !


Platon : Dans  » Le banquet « , Aristophane raconte qu’à l’origine, l’homme et la femme ne faisaient qu’un et que ces étranges boules ont été séparées par Zeus, en colère, au moment où elles ont voulu concurrencer les dieux… Depuis, chacun cherche sa chacune, et inversement. Donc si vous êtes dans une errance amoureuse, ne vous en voulez pas. Si vous avez le sentiment de papillonner sans parvenir à construire, c’est tout simplement que vous n’avez pas trouvé votre moitié de boule. Continuez, sans complexe, à chercher ! Et si vous avez trouvé, soyez heureux !


Aristote : Le principe est simple. Aristote estime qu’on apprend de nos expériences et qu’on progresse petit à petit. Dans L’Ethique à Nicomaque, Aristote dit: «L’erreur n’est pas grave, le principal est de mieux faire la prochaine fois!» Un concept plutôt réconfortant, non?


Epicure nous propose pour le confort de notre esprit de veiller à la surinformation ! Surtout quand on n’y comprend plus rien entre une chose et son contraire !


Pascal : L’âge venant est une bonne nouvelle, il faut affronter la vieillesse car on sait enfin la valeur de l’instant présent.


Levinas : Au lieu de pester contre la différence des autres, restons ouverts devant l’altérité qui nous apprend aussi beaucoup sur nous.


Kant nous conseille de chercher en toutes occasions la raison pour éviter de nous laisser submerger par nos émotions.


Bergson : Il faut être créatif car la création seule donne du sens à nos existences, aussi à vos pinceaux, plumes, à la terre, le bronze, le pipeau… que sais-je et peu importe si vous avez du talent ou non, l’important est de faire des efforts et de tendre vers un but : l’objet de votre création


John Stuart Mill enfin, réfute le mensonge et prône la vérité à tout prix . Elle seule nous donne notre liberté de nous positionner devant les évènements ou les autres. Par exemple si on vous fait un affreux cadeau pour Noël, arrêtez de faire semblant, sachez dire  » ça ne me plait pas « , vous vous affirmerez ainsi et serez plus constructifs dans vos relations aux autres.

Alors si au sortir de la caverne, vous êtes un peu éblouis par ce monde qui vous fait mal aux yeux, ce monde que vous ne reconnaissez pas, acceptez d’avoir mal. La vérité n’est pas UNE et il est possible que vous ayez vêcu dans l’erreur jusque là. Ouvrons les yeux et changeons notre regard sur le monde…
Voilà…. qui revigore non ?

Si ce billet vous a plu, je vous renvoie à celui que j’écrivais à propos du confinement.

https://www.lesbilletsdemadame.com/quand-nos-grands-auteurs-de-litterature-racontent-le-confinement/ (Comment nos auteurs de littérature l’auraient vêcu …)

Dominique Mallié

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