Un jour, un peintre : Cousant la voile Joachim Sorolla
Peut être est-ce la lumière éblouissante des plages espagnoles, la qualité du sable, de ses grains si fins et si blancs, la mer à peine ourlée de vagues, le bruit aussi des vagues qui s’affaissent sur le sable blanc, peut être est-ce la lumière qui descend le soir sur l’horizon, qui effacent les iles là bas au lointain, peut être la mouette qui vient jusque dans ma main, gourmande, goûter les miettes de gâteau à l’orange, peut être autre chose encore dont je ne serais moi même pas consciente, mais voilà que je me remets à Joachim Sorolla dont j’ai déjà parlé sur ce blog.
Et c’est » Cousant la voile » qui retient mon attention, qui me parle en quelque sorte car j’ai cette sensibilité à l’art qui me fait parfois m’engloutir dans une toile, me laisser absorber par elle.
Une grande toile de deux mètres par trois peinte en 1896. Les proportions sont à l’image du sujet : coudre une voile sous l’oeil du propriétaire du bateau qui se tient à l’extrémité, face à nous.
Titre à la fois concret et poétique que porte cette oeuvre entre réalisme et impressionnisme. Réaliste dans son sujet, impressionniste dans la manière de traiter le blanc.
La scène se déroule à Valence, ville de bord de mer d’où le peintre est originaire. L’originalité tient à ce que la voile occupe le centre de la composition, rejetant en cela les personnages sur le côté. Mais elle tient aussi, cette originalité, aux lignes de fuite inspirées des estampes japonaises, très à la mode à cette époque.
Sorolla est un maitre dans le traitement du blanc tout comme Manet a pu l’être avec le noir.
Comment ne pas se laisser séduire par toutes ces nuances de blancs de la voile qui signent le drapé, jouent avec la lumière.
C’est là que Sorolla s’exprime le mieux avec la lumière, dans la lumière